L’ école maternelle d’Aguerd

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La classe des élèves, enfants du village et quelques ami
La classe des élèves, enfants du village et quelques amis

Tous à la maternelle Afoulki !

En 2013, l’association INTERVALLE et l’association villageoise IJDIGUEN ont construit une maternelle au village d’Aguerd dans le Haut-Atlas Marocain pour 60 enfants de 3 à 6 ans dans une approche durable, intégrée et solidaire.

Les enfants d’Aguerd berbérophones ne bénéficiaient d’aucun enseignement préscolaire pour les préparer à l’école primaire en arabe/français. Ce qui conduisait souvent à l’abandon et à l’échec scolaires. La prise en charge des enfants par la maternelle permet aussi aux mamans de disposer de plus de temps pour développer des activités génératrices de revenus et améliorer ainsi leur niveau de vie.

 

Le bâtiment

La maternelle est située près d’un sanctuaire dans un superbe bâtiment en pierre. Ce dernier a été rénové grâce aux dons récoltés et avec la contribution en main-d’œuvre des villageois d’Aguerd. Les dons ont financé principalement les matériaux nécessaires à la rénovation du bâtiment indisponibles sur place (bois pour les fenêtres, sanitaires, électricité, etc.), et les compétences professionnelles nécessaires (béton, ferraillage, bois de menuiserie, mobilier sanitaire, plomberie,…).


La formation d’un éducateur

Notre projet comprend également un volet immatériel à savoir la formation de deux éducateurs et d’une aide pour encadrer les enfants et la mise en place d’un modèle économique pour pérenniser le fonctionnement de la maternelle.

Nous avons voulu réaliser un projet «école» afin de valoriser les savoir-faire traditionnels, montrer qu’ils répondent parfaitement aux enjeux environnementaux tout en offrant un cadre spacieux, lumineux et confortable à l’éducation des plus jeunes.


Qui sommes-nous ?

Ce projet a été porté par l’association villageoise IJDIGUEN et l’association INTERVALLE fondée par Thibault de La Laurencie (architecte) et Aouatif El Fakir (économiste).



On a « découvert » le village

Lors d’une randonnée en 2014 avec un guide de haute montagne, Khalid Ben Youssef, dans la vallée de l’Ourika (à une heure de Marrakech), Aouatif et Thibault ont découvert le magnifique village d’Aguerd, peuplé de 90 familles. En discutant avec les villageois, ils ont appris que l’association villageoise avait un projet de maternelle pour scolariser 60 enfants et ils ont décidé de les soutenir à travers l’association INTERVALLE.

Le rencontre et la coopération entre associations

Thibault discute du projet avec les autres volontaires
Thibault discute du projet avec les autres volontaires

L’association INTERVALLE et l’association villageoise IJDIGUEN D’Aguerd ont scellé leur coopération avec la signature d’une convention de partenariat le 30 janvier 2015 pour mener conjointement le projet de la maternelle Afoulki à Aguerd.
L’écomusée berbère de Tafza et l’association Action-Autonomie-Avenir, représentés par Patrick Manach, sont partenaires de ce projet et participent à la communication autour de notre collecte de fonds.

L’équipe d’INTERVALLE :

  • Thibault de La LAURENCIE : président
  • Aouatif El FAKIR : coordinatrice
  • Astrid ROGGWILLER: trésorière

L’équipe d’IJDIGUEN :

  • Abdelaziz Doukouk: Président de l’association villageoise et responsable du chantier à Aguerd

Les fonds pour ouvrir la maternelle

Les fonds nécessaires pour ouvrir cette maternelle s’élèvent à 9000€, ce qui est peu, mais largement au-dessus de la capacité financière des villageois d’Aguerd. C’est pour cette raison que nous avons lancé une campagne de collecte de 6000€ qui a fait appel aux internautes, complétée par des fonds obtenus de partenaires associatifs.

Le planning de la réalisation

Le projet finance la construction de l’école par l’achat des matériaux non disponibles sur place (béton, ferraillage, bois de menuiserie, mobilier sanitaire, plomberie,…) et par la rémunération de professionnels qualifiés (électricien, plombier, maçon, etc). Le village assure la main d’œuvre.

Le détail du budget :

  • MAÇONNERIE : 6440€
  • MENUISERIE : 1630 €
  • PLOMBERIE : 410€
  • ELECTRICITÉ : 520€


Pourquoi une école maternelle à Aguerd ?

L’enseignement préscolaire au Maroc n’est pas assuré pas l’Etat marocain. L’école est obligatoire à partir de 6 ans et pour un enseignement primaire en arabe et en français. En ville, l’enseignement préscolaire existe mais n’est que privé et donc inaccessible à beaucoup d’enfants. Dans le milieu rural, cet enseignement est quasi-inexistant.

La langue du village

Dans le village d’Aguerd et les villages avoisinants, la population est berbérophone principalement. Les enfants parlent donc berbère jusqu’à l’âge de 6 ans. Lorsqu’ils intègrent l’école primaire, ils ont des grandes difficultés d’apprentissage à cause de leur quasi-ignorance de la langue arabe dans lequel se déroule l’enseignement. Ces difficultés aboutissent dans une grande partie des cas à l’abandon scolaire, au redoublement et un niveau très médiocre des élèves.
Par ailleurs, les enfants de 3 à 6 ans sont gardés par leurs mères principalement. Ce qui limite significativement le temps dont elles disposent pour s’instruire, mener des activités génératrices de revenus parfois nécessaires pour améliorer leur niveau de vie.



Un projet participatif, intégré, écologique et pérenne !

A partir de la demande de l’association villageoise Ijdiguen, le projet vise à mettre en valeur les savoir-faire traditionnels locaux, fruits d’une expérience trans-générationnelle, et parfaitement adaptés aux ressources locales ainsi qu’aux conditions climatiques. En adaptant quelques apports technologiques (doubles vitrages, isolation, mode de chauffage, apports solaires, etc…) à cette architecture vernaculaire, le projet veut montrer que la qualité de vie peut s’inscrire dans la continuité d’une tradition et lutter ainsi contre une certaine image de « modernité » actuellement véhiculée par les constructions en blocs de béton.

Un projet participatif

Le programme architectural de l’école a été présenté et débattu avec les villageois en août 2014 pendant une journée sur site. Ce débat a permis d’entériner les choix architecturaux et de construction et d’apporter des modifications pertinentes au programme.
La construction a été assurée par les habitants, assistés de professionnels locaux et de bénévoles, inscrivant ainsi le projet dans un contexte de solidarité villageoise.

Un projet intégré

Dans un contexte de réhabilitation d’un bâtiment existant, construit en pierre, le projet s’est attaché à conserver la plus grande économie de moyens en conservant le maximum des parties construites tout en profitant de ses qualités intrinsèques (orientation de la construction, inertie des murs pierre, qualité de la distribution des espaces autour d’une cour intérieure, etc).

Un projet écologique

  • Le chauffage : La source de chaleur provient des apports solaires captés par les grandes baies vitrées.
  • L’éclairage : Les larges baies équipées de doubles vitrages réalisés localement procurent une lumière agréable pour les activités des enfants.
  • L’isolation : Le double vitrage réduit les déperditions thermiques tout en permettant une maintenance facile. Les murs de pierre sont doublés de murs en briques crue mélangées à de la paille afin d’assurer l’isolation thermique, sans perdre l’avantage de l’inertie en période chaude.
  • L’eau : Un chauffe-eau solaire à tubes (sans électricité) a été installé grâce à l’engagement de Guillaume (15 ans) qui a réuni les fonds nécessaires grâce à une collecte participative et qui est venu l’installer sur place.

Un projet pérenne

Afin de pérenniser l’activité de la maternelle, un modèle économique a été conçu avec les villageois dans l’optique de garantir un financement autonome des frais de fonctionnement et des salaires de la maternelle :

  • Une cotisation des familles de 15 Dhs par mois pour chaque enfant scolarisé. Cotisation mensuelle estimée à 900 Dhs.
  • Une taxe villageoise est appliquée sur la consommation en eau.
  • Pour les familles ne disposant pas de revenus, le système du parrainage permet de s’acquitter en partie des frais de scolarisation des enfants. Les parrains sont recrutés localement, au Maroc, ou à l’étranger.

Le gîte solidaire distribue une part importante de ses bénéfices (15% au début de l’activité), sorte d’impôt volontaire pour aider l’association villageoise à assurer le salaire de l’enseignant et de son aide et soutenir les projets de développement du village.


Pour nous suivre :

Article sur le projet de l’école

Page Facebook de l’école


Les éleves à la leçon
Les élèves à la leçon